duminică, 15 mai 2011

La vie dans un verre de l’eau


Gouttes d’eau … chaque jour autour de moi coulent mille gouttes d’eau. 
Ma vie est devenue un verre dans lequel je glane des gouttes  d’eau.  Chaque jour autour de moi coulent mille gouttes de différentes tailles et de différentes puretés. Ces gouttes -là sont très spéciales car elles vont me désaltérer  et me donner la force de continuer mon voyage.
Chaque nouvelle rencontre et chaque lieu nouveau va se transformer en une goutte d’eau, en  des souvenirs qui vont nourrir mon âme avec des enseignements très précieux.
Lors d’une soirée qui a eu lieu au bord d’un lac qui se trouvait entre les montagnes, le paysage était superbe. Les gens qui sont venus pour faire la fête avaient l’air fatigués comme s’ils avaient abusé de cette continuelle recherche de sensations, d’expériences inédites. Le lac était comme un miroir  sur lequel se reflétait l’infinité  d’immortelles étoiles. La nature se réunissait dans une harmonie parfaite. J’ai voulu partager ces pensées et sentiments avec une des personnes avec lesquelles j’étais arrivée. En espérant que quelqu’un soit à côté de moi, je me suis retournée pour partager ces idées. Personne n’était là. Tout le monde dansait. Je me suis sentie un peu seule. Mes amies m’ont invitée  à danser mais j’ai préféré rester regarder le paysage. C’est à ce moment-là que  j’ai réellement compris que le plus souvent nous n’utilisons  pas ce que la nature nous offre et que nous recherchons  toujours des merveilles en oubliant que les choses les plus complexes et les plus belles sont en nous et parmi nous.
Ploc Ploc … des gouttes coulent et mon verre se remplit.
Ma façon de regarder le monde est devenue plus claire car chaque expérience m’a appris quelles sont les choses qui comptent.
Je me promène sur le quai de la Garonne et je vois des personnes qui font du sport ou des activités que je n’ai jamais vues. Pour moi les choses qui ici sont vues comme banales et ennuyeuses sont des sources d'étonnement. Je souris et je m’effraie face à ce que l’on pourrait nommer relativité puisque c’est de moi qu’il s’agit.
Depuis que je suis arrivée à Bordeaux, ma vie est devenue très riche car j’avais beaucoup de choses à faire et à apprendre  mais en même temps je suis devenue très pauvre car j’étais comme un petit enfant qui n’a pas les mots pour s’exprimer. Je n’avais rien à quoi m’accrocher, je n’avais personne à qui me confier, et le pire est que je n’avais pas les mots.  Je n’avais et je n’ai pas encore les mots pour exprimer tout ce que je vois, tout ce que je pense, ce que je sens et tout ce que j’ai appris. C’est par cette expérience –là que j’ai appris que les mots sont un des plus précieux héritages de l’humanité. Les mots se trouvent parmi les armes les plus puissantes car par eux on cause beaucoup de souffrance et en même temps ce sont les outils les plus utilisés pour donner le sens, la couleur. Les mots sont la condition pour la plupart des choses qui nécessitent un raisonnement plus ou moins complexe. Par les mots on peut caresser et guérir.  
Les mots sont tellement généreux qu’ils nous laissent jouer avec eux… Regardez les enfants : ce sont de véritables créateurs de mots. Mais les mots eux-mêmes sont des créateurs d’êtres car par ceux-ci on apprend  à dire oui ou non à des expériences. Les mots sont des gouttes d’eau qui vont être écrites et qui vont écrire des histoires, des gouttes qui vont prendre la forme de chaque lieu où elles vont atterrir.
Par les mots je peux exprimer ma joie d’être ici et je peux remercier toutes les personnes qui ont été à côté de moi jusqu’à maintenant. Par les mots je peux créer encore des gouttes d’eau, des rencontres, des souvenirs.
En regardant mon verre d’eau je me rends compte que chaque année il devient de plus en plus plein, et il me donne  la force et le courage d’aller plus loin dans l’inconnu. Ce sont mes expériences passées qui m’ont poussée à aller plus loin, à venir à Bordeaux et à vivre loin de ma famille mais plus proche de moi.
Je veux vous remercier vous tous qui avez partagé des leçons et des moments avec moi car grâce à votre présence et à votre souvenir ma vie est devenue plus riche. Merci beaucoup

Mes cours et mes stages


          Comme je suis étudiante Erasmus, je n’avais aucune idée de comment et où se dérouleraient mes cours. D’abord je n’étais pas sure s'il fallait faire ou non un stage. Petit à petit, la réalité universitaire a pris forme.
J’ai tout de suite compris que j'étais très chanceuse car j’allais étudier dans le plus beau bâtiment du système d’enseignement  bordelais, où se trouve une des plus belles bibliothèques du continent européen. J’ai été très heureuse de voir  que les salles de cours étaient aussi très bien équipées. Les heures passées en compagnie de mes nouveaux professeurs étaient comme des instants de beaux rêves, c’était tout ce que j'avais pu  souhaiter. Même si tout d’abord il m'a été très difficile de suivre les cours à cause de mon niveau de français qui était très mauvais, la reconnaissance d’être là m’a beaucoup aidée pour y parvenir.
Ensuite, j’ai eu mon contrat pédagogique signé par les deux établissements : l’Université de L’Ouest de Timisoara et l’Université Bordeaux II Victor Segalen; j’ai commencé à chercher un stage car désormais j'étais sure qu'il me fallait en faire un. Pour moi le stage n’était pas du tout obligatoire mais je me suis dit que c’était une expérience pratique très importante, surtout qu'en Roumanie la pratique des futurs psychologues n’est pas assez bien organisée. Mais au moment où j'ai cru que ma vie était devenue beaucoup plus simple, en réalité c’est là qu'elle est devenue beaucoup plus compliquée. Chaque jour je suis entrée dans différents hôpitaux ou unités de soins pour me renseigner sur les disponibilités des  lieux de stage et pour déposer  mon Curriculum Vitae, ma lettre de motivation, et ma recommandation. Chaque jour je me suis entraînée mais je n’ai  pas eu aucun résultat. Cette période a été une bonne occasion de tester la validité du dicton « L’espoir est décédé le dernier », car au moment où j’ai voulu renoncer j’ai reçu la réponse d’une psychologue qui travaille dans le prestigieux hôpital psychiatrique Charles Perrens. A partir de ce moment-là, j’étais sûre d'avoir un lieu de stage, ce qui m'a  rendu très heureuse. En dépit du fait qu'il s'agissait simplement d'un stage d'observation, j’ai appris beaucoup de choses. C’est une expérience qui m'a beaucoup aidée, car cela m’a permis de m’ancrer dans la réalité du travail d’un psychologue.
Le stage est vite passé, et les cours aussi. Les examens approchaient à grands pas. C’était la période la plus difficile pour moi car ma façon de me préparer aux examens  n’était pas du tout compatible avec les modalités française d'évaluation. Habituellement  je me prépare seulement pendant les jours de session, en dehors de ça je vais seulement aux cours; cela est possible car nous ne passons qu'un examen par jour et qu'entre chaque examen nous avons deux ou trois jours de libres. Là, c'était impossible. J’ai essayé de rester calme et de faire tout mon possible pour y arriver.
J’ai été très déçue quand j’ai fait appel à mes collègues français pour leur demander les cours qui me manquaient. Bien que ce soit eux qui se soient offerts de m’aider en cas de besoin, ils me l’ont refusé. Pour moi, leur réaction est incompréhensible. J’ai pris en compte le fait que je pouvais être vue comme une possible adversaire, mais cela n’était pas logique car mon statut d’étudiante Erasmus ne le permettait pas. Même dans ce cas je ne peux pas le comprendre, surtout quand je pense que nous sommes de futurs psychologues.
            Le temps a filé, et je me suis trouvée à attendre les résultats des examens. Après une période durant laquelle les 24 heures ne me suffisaient pas, la journée a commencé à devenir plus longue. Finalement j’ai reçu les résultats, et même si tout le monde me disait que j’avais de très bonnes notes je n’étais pas satisfaite, car je n’étais pas habituée à ce système de notation.
            C’est pendant les examens que j’ai compris l’importance des cours de français. C’est forcément à ce moment-là que je me suis rendue compte de tout le progrès que j’avais fait et de toutes mes lacunes.
            Le temps est passé trop vite à Bordeaux et je commence déjà à ressentir de la mélancolie. Il est certain que ça a été la période la plus enrichissante de ma vie, et je souhaiterai que s'éloigne le moment de mon départ. J’adore cette ville et tout ce que j’ai vécu ici.
Je vous conseille, à vous qui souhaitez goûter la vie étudiante à Bordeaux, de très bien planifier vos activités et de faire tout ce qu’il faut en son temps. Ici chaque instant peut devenir un très beau souvenir et cela dépend surtout de vous.


Ma vie quotidienne


C’est à nouveau lundi. Les draps de mon lit sont très doux et ne me donnent pas envie de me réveiller. Mon réveil sonne comme un fou. La chanson que j’ai choisie comme alarme est très lente, tellement lente qu'elle donne envie de continuer la promenade dans le monde du rêve. Mais même ainsi, le lundi matin, elle sonne différemment. J’ai l’impression d'être coupable de tout le mal du monde, pour être réveillée avec une telle brutalité … Une chanson douce qui cache la réalité de se lever si tôt. Ma conscience morale est déjà réveillée et c’est à cause d'elle que j'ouvre les yeux.
Il est 8 heures et je ne sais pas par quoi commencer. J'ouvre ma fenêtre et j’essaie de prendre la température. Attendez, je suis psychologue, pas météorologue! Je cherche sur internet la température du jour pour savoir comment m’habiller. Voici l’adresse qui est le guide de tous mes matins et qui ne m'a jamais déçue: http://www.horlogeparlante.com/france_bordeaux_325.php .
 Il est déjà tard et je suis encore en pyjama. Je saute le petit-déjeuner et je cours à l’université. Le lundi passe très vite car j’ai cours toute la journée. C'est déjà le soir et je suis très fatiguée. Je n’aime pas les lundis car je n’arrive à faire rien d’autre qu'à assister aux cours. Au début j’étais impressionnée par les bonnes habitudes culinaires des français et je me suis même proposée de prendre leur façon de prendre le repas. Mais le lundi tout devient impossible.
J’ai des amies à l’université qui viennent du Liban et de Grèce et qui se sont très bien habituées à l’horaire des repas. Dans mon pays nous n'avons pas d'horaires stricts pour manger; parfois je ne mange qu'une fois par jour, et même là je mange en faisant autre chose. Par rapport à la nourriture, dans mon pays nous n’avons le temps de préparer un repas consistant qu'en fin de semaine. En tous cas, j’essaie de laisser de côté ces mauvaises coutumes alimentaires et de commencer un nouveau style de vie.
C’est encore lundi et les propositions de soirées ont déjà commencé. Même si ma boîte mail est toujours pleine d'invitations, je n’aime pas assister à tout ce qui bouge. Je suis très sélective et c’est que je sors rarement le soir. Je préfère aller à des concerts ou au théâtre. J’adore les ballets et une fois j’ai eu la chance de voir un spectacle que j’ai beaucoup aimé. Comme je disais, même si je n’ai pas participé à beaucoup de soirées, j’ai toujours apprécié l’interculturalité de ces événements. J’adore ce  cocktail de cultures, ce mélange de couleurs.
Parfois je sors avec mes compatriotes pour aller danser. Je suis toujours partante pour aller dans des bars où il y a de la musique latino. J’adore danser à deux et j'ai été très déçue quand j'ai vu que les garçons ne savaient pas danser. C’est un peu paradoxal pour moi, car je vois  qu'ils ont envie d'entrer en contact avec les gens, mais qu’ils ne font pas d'efforts pour apprendre le langage commun de cet univers c'est-à-dire la danse.  La danse latino est une danse pleine de passion, et le pilier le plus important du couple est l’homme car c'est lui qui va conduire la danse. Depuis que je suis arrivée à Bordeaux j’ai appris quelques mouvements et j’essaie d'améliorer ma danse car j’ai compris que danser est une bonne façon d'exercer le langage corporel et de tester ses limites… et ne me dites pas que cette analyse est un défaut professionnel car je vous dirai que c’est un mode de vie.
Comme vous avez déjà pu le constater je suis assez conservatrice en ce qui concerne mes loisirs, du coup je ne connais pas beaucoup de bars ou d'endroits pour pouvoir donner des conseils dans ce sens là.
La semaine passe vite et je suis partagée entre les cours de Master 1 et Master 2. Chaque jour j’ai au moins deux cours et au maximum quatre. Chaque fois que je n’ai que deux cours, j'en profite en allant à la bibliothèque, en faisant mes achats et parfois en faisant à manger. Les week-ends sont comme des repas car j’ai la sensation qu’ils passent très vite. Le plus souvent il ne se passe rien de spécial car je reste à la maison pour travailler et me reposer. Très rarement, je sors en ville et encore plus rarement je fais des sorties. Même si je ne suis allée qu’une fois au bord de l’océan, il est certain que c’est là que j’aimerais passer tous mes week-ends.
            C'est avec cette dernière image du bord de l’océan que je voudrais finir cette petite présentation, car voilà qui est infiniment plus beau que ma vie et surtout qu'une semaine de ma vie. Je vous souhaite un bon week-end et des expériences inoubliables.

Ma rentrée à l’université de Bordeaux


           La partie la plus importante de ma vie à Bordeaux est bien sûr liée à mes études, à ma vie étudiante, car c’est pour mes études que je suis venue.
             D’abord quand je suis arrivée à Bordeaux je me sentais très à l’aise, comme si j’étais en vacance, et je me suis même mise à prendre toute cette expérience comme quelque chose de très amusant : comme une petite escapade, comme une fugue de tout ce que j’étais et de tout ce que je connaissais. Il était vraiment naïf de ma part de croire que cela était possible, car ma motivation la plus profonde, qui est de devenir un bon psychologue, a été tout suite mise en branle par ce que j’ai découvert dans le système d’enseignement français : le déroulement des choses est très différent par rapport au système roumain, et il offre beaucoup d’avantages pour les étudiants.
            C’était très difficile au début, parce que je n’avais aucune idée du mode de fonctionnement de ce système. Tout était nouveau: les unités d’enseignement, les travaux dirigés, les conditions de validation de chaque UE, etc. Chaque fois, quand je me remémore mes premiers jours à l’université, je me souviens de tous les problèmes administratifs possibles inhérents à une vie étudiante Erasmus. J’avais beaucoup de choses à faire et 24 heures n’étaient pas suffisantes pour moi.
            Parce qu’il fallait que je commence quelque part, je me suis présentée au secrétariat de psychologie pour savoir quelles étaient les choses les plus urgentes à faire pour mon dossier. J’ai été très étonnée de voir avec quelle gentillesse et quelle patience m’a accueillie la secrétaire, madame Mayet. Elle m’a renseignée sur  les choses à faire afin de ne pas avoir de problèmes en ce qui concerne mon contrat pédagogique. Elle m’a dirigée aussi vers le bureau des relations internationales et vers la Scolarité pour faire ma carte étudiant. La partie la plus compliquée de cette histoire a été le contrat pédagogique car il a fallu que je choisisse les mêmes cours que  mes collègues en Roumanie allaient suivre. Pour y parvenir, j’ai été obligée d'analyser en profondeur l’offre d’enseignement et de prendre un rendez-vous avec monsieur Olivier Grondin, le responsable des étudiants Erasmus. Encore un fois j’ai eu le plaisir de rencontrer une personne  très impliquée dans son travail, qui a eu la patience de répondre à toutes mes questions administratives.
            Tous ces aspects sont devenus à un moment donné assez frustrants pour moi, car je n’ai vu presque aucune ressemblance entre le système universitaire français et le système universitaire roumain. A ce moment-là, les uniques points communs entre les deux systèmes étaient  les contenus des cours et les travaux de fin d’année.
            Mais rien n’est sans solution. Avec une motivation forte et une stratégie d’adaptation face au nouveau, tout peut devenir une expérience très enrichissante. Petit à petit j’ai commencé à comprendre le système et  je m'y suis intégrée. Mon emploi du temps est devenu plus clair pour moi. Il était très chargé, car comme je suis étudiante Erasmus j’ai le droit de choisir les cours à suivre, et j’ai choisi des cours de Master 1 et Master 2. Je n’ai eu aucun jour libre pendant la semaine, et mes week-ends étaient aussi très chargés.
            Il y avait aussi des choses que j’ai beaucoup aimées et qui  m’ont aidées à m'échapper un peu de la réalité  administrative qui très souvent m’a fatiguée. J’ai adoré la cour d’honneur et le fait que je pouvais y prendre mon repas. J’ai aussi beaucoup aimé  les terrasses en haut du bâtiment où je suis restée au soleil pendant les pauses de cours. La bibliothèque m’a fascinée depuis le début car j’aime la fourniture et l’odeur des vieux livres. Très vite, ce lieu où les étudiants restent ensemble sans rien dire afin de découvrir telle ou telle pensée des plus grands écrivains est devenue  ma deuxième maison.
            En somme, je peux dire que ma rentrée à l’université de Bordeaux s’est très bien passée. Chaque jour a représenté un exercice de vie qui m’a permis de me développer, de construire une réalité, ma réalité, avec un réseau social, avec une vie étudiante chargée, avec mon travail. Cette période-là a été surtout un exercice de connaissance de soi qui m'a permis de découvrir une partie de moi jamais explorée. Je suis très contente et reconnaissante pour tout ce que j’ai vécu. 

joi, 14 aprilie 2011

Ma maison

Quel début ! Comme je vous l'ai déjà raconté, l'ensemble de mon séjour à Bordeaux a été tel une aventure. La route entre la Roumanie et la France, et surtout les personnes qui apparaissent dans le récit de cette partie de ma vie sont et vont laisser dans mes souvenirs quelque chose de magique.
            Par la suite, je suis arrivée avec ma compatriote au Village 2 à Pessac, endroit qui  avait été  jusque-là comme une tache blanche sur ma carte; j’ai commencé dès le début à construire l’image de ce lieu. Il était presque 23h. Personne en dehors de nous n’était dans la rue. Nous nous sommes présentées à l’accueil. Le monsieur qui était chargé d'accueillir les étudiants qui arrivent en dehors des horaires prévus a été très gentil et patient avec nous. J’ai supposé qu’il avait beaucoup d'expérience avec les étrangers, car j’ai été étonnée de constater qu’il comprenait ce que nous essayions de lui demander avant même que l'on ait fini la phrase. Il a été très accueillant, ou peut-être était-ce nous qui avons été très ouvertes avec lui, parce que nous sommes restées au moins trois quarts d’heure en sa compagnie à l'écouter nous raconter presque toute son existence. Puis nous avons signé les papiers et reçu les clés. Nous sommes montées dans les chambres pour laisser nos bagages, car nous étions invitées chez Marie-Alix, la française qui nous a aidées à arriver en village. A partir de ce simple coup d'œil, j’ai été contente de ma chambre, même si ce n’était pas aussi sympa que chez ma nouvelle amie. En réalité j’ai été très contente d’avoir un lieu le plus petit possible, que j’allais pouvoir appeler ma maison.
            Le lendemain, la lumière du jour a changé complétement ma chambre, et c’est à ce moment là que j’ai compris qu'il y avait plein de choses qui manquaient. Il fallait que j’achète beaucoup de choses: des assiettes, des couverts, de la vaisselle, du linge, etc.  L’aventure commençait! Nous ne connaissions aucun supermarché ou endroit où nous aurions pu faire nos courses. Encore une fois notre ange Marie-Alix nous a aidées à nous orienter dans la ville.
Petit à petit, ma chambre a pris vie, et ma vie à Bordeaux a commencé a prendre   forme et sens.
Le trajet entre la maison et l’université m'est devenu également très familier, car j'ai commencé à connaître  tous les arrêts du tramway par leur nom et dans leur ordre. J’habite assez loin de ma faculté,  il y a 30 minutes de trajet en tramway, mais ça ne me dérange pas car mon village universitaire est très calme. L’unique inconvénient est que je ne peux pas rentrer à la maison pour manger le midi et que je suis donc obligée de manger en ville, soit au restaurant universitaire, soit dans des restaurations rapides. Et bien sûr il ne faut pas oublier un autre inconvénient qui est plutôt occasionnel: les grèves de tramways.   
            Les jours se sont mis à passer très vite et j’ai commencé à avoir une vie de plus en plus chargée. Je partais presque toute la journée, et ce n’était qu'en fin de semaine que j’avais le temps de m'occuper de ma chambre. Même comme ça, ma chambre est devenue plus chaleureuse. Ma mère m’a envoyé des rideaux ; j’ai acheté une plante ; j’ai peint une fleur sur le mur de ma chambre et mon étagère est devenue une vraie bibliothèque. Maintenant ma chambre est assez bien organisée, et même s'il n’y a pas plus de 10m²,  j’ai réussi à trouver une place pour chaque chose.
            J’ai investi beaucoup de sentiments dans cette pièce, et rien qu'en pensant qu'à un moment donné il me faudra partir, je deviens triste.
            Bien sûr que par rapport à ma chère chambre aux murs bleus, ce n’est pas tout rose. Il y a une partie moins jolie de l’histoire qui inclut des problèmes et des choses que je n’aime pas. Par exemple le linoléum qui est tout gris et qui a des taches et des traces que je n’arrive pas à enlever. J’ai cherché un joli tapis avec lequel je pourrais cacher les défauts mais je n'en ai pas trouvé de sympa. Jai eu aussi des problèmes avec mon évier car il se bouche tout le temps.
            Mais même si je n’ai pas les meilleures conditions imaginables, je peux dire que je suis très contente de ma vie au Village 2, et je suis émue en pensant que le jour de mon départ est  proche. Elle va beaucoup me manquer, cette petite chambre que 10 mois durant j’ai appelée maison.

marți, 12 aprilie 2011

Qui suis-je?

Je m’appelle Ghita Maria et je suis d’origine roumaine. J’ai fait 3 années d'études supérieures à l'Université de l’Ouest de Timisoara, Roumanie. En 2010, j’ai préparé mon mémoire sur « L’attitude des jeunes envers  la mort »  supervisé par le Professeur  Anca Munteanu qui m'a beaucoup aidée dans ma recherche et pour la préparation de mon mémoire.
Étant toujours intéressée par la singularité, par l’unicité et par la complexité du vécu de chaque individu, je suis devenue psychologue dans mon pays. J'ai décidé d’approfondir mes études en psychologie, ainsi je me suis inscrite en Master de Psychologie Clinique et Conciliation Psychologique à l’Université de l’Ouest de Timisoara.
Pendant ce temps passé à la faculté, j’ai cherché à acquérir une expérience pratique de la psychologie afin de me former professionnellement. Cela m’a permis de me rendre compte de  plusieurs défauts présents dans le système d’enseignement dans lequel j’étais inscrite. Ayant déjà ces informations, j’ai ressenti le besoin d'aller chercher un cadre plus élaboré, un modèle d’enseignement qui vienne mieux soutenir les besoins pratiques d’un futur psychologue clinicien.  Ma recherche a alors commencé.
J’ai d’abord cherché les universités dans lesquelles l’enseignement était dispensé en anglais. La majorité des offres étaient données dans des domaines qui ne m'intéressaient pas tellement. C’était assez décevant. J’ai ensuite commencé à considérer d’autres  aspects comme l’aspect financier et je me suis immédiatement  rendue compte que je ne pouvais pas m'en sortir uniquement avec l’aide de mes parents. Un obstacle de plus sur ma route! Mais même ainsi, je n’ai pas voulu renoncer. J’ai continué mes recherches jusqu’à ma découverte du programme bourses Erasmus  pour les étudiants de Master.
Je n’ai informé aucun de mes proches de ma décision avant la réception de la réponse positive du bureau des relations internationales. J’ai été la plus heureuse du monde à l’idée d’étudier avec des professeurs reconnus dont j’avais déjà lu les travaux, et cela malgré ma peur vis-à-vis de mon niveau de français. J’étais très motivée face aux différents challenges.
La langue française  a été l’un des aspects qui m’a influencée dans mon choix d’aller à Bordeaux pour faire mes études car je trouve la langue française très importante et charmante.
J’ai été encore plus heureuse de voir que ma famille était aussi très heureuse pour moi et à mes cotés, à me soutenir. Ma famille n’est pas très grande et n’est pas parfaite mais je l’adore.
Ma mère s’appelle Doina Ghita qui , en dehors d’être  la plus belle et bonne du monde, est une femme de succès qui travaille beaucoup et qui est très appréciée dans sa matière. Elle est déjà à la retraite pour des raisons médicales mais elle travaille encore.
Malgré ses problèmes de santé elle est toujours joyeuse. J’ai une relation très proche avec elle, même si nous sommes loin maintenant. Elle a un très bon niveau en langue française et depuis que j’ai commencé aussi à la  parler elle est très enthousiasmée et nous la parlons toutes les deux.
Mon père s’appelle Vasile Ghita et c’est un homme très calme, du moins pas trop expressif. Il travaille aussi beaucoup et il fait vraiment des efforts pour nous donner tout ce dont on a besoin. Il nous aime beaucoup et même s’il ne parle pas trop de ses sentiments il nous les montre chaque jour par son comportement. Par rapport à notre relation je suis assez distante avec lui mais je sais qu’il est là pour moi. Lui et ma mère forment un couple très équilibré et parfois très amusant.
J’ai aussi une sœur qui est la plus agée des nous, elle s’appelle Anca Ghita et elle a 25 ans. Elle a fini ses études en économie et elle travaille déjà dans une entreprise. Elle est comme ma mère très appréciée dans ce qu’elle fait. Elle s’investi beaucoup dans son travail mais aussi dans ses relations d’amitié. Elle est toujours avec un de ses amis et elle a une vie sociale très active. Elle est très belle. Nous sommes très différentes et on ne dirait pas qu’on est sœurs. Elle a les cheveux blonds et les yeux bleus et moi je suis châtain avec les yeux marron.  Je l’adore et je suis très proche d’elle. Elle me manque le plus.
Un autre membre très important de notre famille c’est mon chien. Il s’appelle Bobo ; il a 9 ans et il est de race Cocker Spaniel. Il a 9 ans et il est très gâté. Il est tout noir et il a les yeux comme deux perles. Il comprend tout ce que l’on dit car il a de l’entraînement. Chaque été il part pour plus d’un mois avec ma grand mère dans un village à la montagne. C’est elle qui lui a appris à faire des choses car elle lui parle beaucoup.
Voici le tableau de ma très belle famille que j’adore et qui me manque beaucoup.
En ce qui concerne la cadette de cette famille c'est-à-dire moi j’arrive à garder très bien cette place dans ma famille car je ne cesse pas d’explorer tout ce qui est autour de moi. Je suis une personne très ouverte qui teste toujours ses limites et qui aime partager ses pensées. J’aime la vérité et  j’essaie chaque jour d’apprendre quelque chose de nouveaux.

Une partie

On dira que la vie a commencé ce jour-là : le jour ou où j’en suis partie ; le jour ou où j’y suis arrivée. C’est ce jour-là où j’ai eu l’idée de comment se passent quelques minutes pour une personne aveugle. Bien sûr j’avais ma vue intacte et aussi mon imagination. Mais je ne pouvais pas m’imaginer comment était la vie en France mais surtout comment allait être ma vie en France.
 J’avais le billet d’avion dans ma main et mon sac à dos était plein de guides, de dictionnaires et de cartes sur la France et sur Bordeaux ; même comme ça j’ai eu le sentiment d’un rêve. C’était pour moi la première fois que je partais de la maison toute seule pour une période si longue.
            C’était très difficile car je n’ai pas eu le vol direct jusqu’à Bordeaux. D’abord j’ai pris l’avion jusqu’à Beauvais où je suis allée  pour la première fois. Pour aller à Paris j’ai pris l’autobus. En une heure et demie approximative et demie à peu près, je suis arrivée à Paris et après encore une demie heure je suis arrivée en métro à la gare Montparnasse et c’est là que les choses ont commencé à devenir plus compliquées. C’était la première fois que j’allais en France.  Je me suis trouvée dans une gare comme je n’en avais jamais vu. C’était énorme et le pire était que je n’avais pas de billets.
J’étais avec 3 autres filles mais aucune ne savait ce qu’il fallait faire. On a commencé: chacune de nous a demandé à des jeunes s’ils savaient parler anglais parce qu’à ce moment-là on ne se sentait pas encore à l’aise pour exercer notre français surtout que les informations étaient d’une importance capitale. Entre temps les filles qui ont eu une autre destination que Bordeaux ont disparus et moi je suis restée avec ma compatriote qui n’avait aucun sens de l’orientation. Cette expérience nous ayant permis de mettre en place différents mécanismes qu’ils soient de défense ou d’affrontement.
 On rigole ; on s’énerve tout en essayant de trouver une solution. A la fin on a réussi à acheter les billets et de nous embarquer dans le TGV qui allait nous amener à Bordeaux.
            C’était étonnant de voir comme dans une telle situation il y a toujours quelqu’un de très généreux avec soi, qui ne va plus tenir compte des minutes qui passent et qui va demander « Mademoiselle ça va ? Vous avez besoin d’aide avec votre bagage ? ». Pour moi ce voyage a été sans cesse une démonstration de bienveillance, de générosité et d’élégance de la part du peuple français. Un autre épisode qui vient illustrer ces comportements bienveillants s’est passé dans le TGV, quand un monsieur nous a offert son aide  à moi et  ma compatriote, avec le bagage et aussi avec les billets pour le tram ; il nous a acheté les billets sans vouloir que nous lui rendions l’argent, malgré notre insistance. De sa propre initiative il a même parlé à deux filles afin de nous accompagner  jusqu’au village où nous devions loger. Le miracle a continué car les filles nous ont aidées à nous loger : monter nos bagages au 3ème étage ; et comme si ce n’était pas suffisant elles nous ont invitées chez elles pour dîner.
Apres un dîner très agréable je suis rentrée dans ma chambre et j’ai essayé de trouver de la place pour mes affaires.  Ma chambre est tout petite mais je m’y suis habituée et maintenant je me sens comme dans ma propre maison. J’ai essayé de créer une bonne ambiance et dans cette idée j’ai commencé à peindre des fleurs sur le mur au dessus de mon lit.
 Le lendemain cela a été la continuation de cette belle histoire car nous sommes allés tous les quatre à l’Eglise du Sacré Cœur pour la messe de dimanche.
            En regardant en arrière on pourrait sans doute dire que j’ai eu la chance, mais il ne faut pas oublier que c’est nous qui sommes responsables de tout ce qui se passe dans notre vie. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes très ouvertes et bienveillantes qui sont responsables par leur comportement et que je remercierai toujours, et que je veux prendre comme modèles.
            Et pour finir je veux garder mes idées de la responsabilité  de coté, et je veux conseiller à mes chers lecteurs de ne pas oublier, quand ils voyagent, de prendre avec eux leur sourire et leurs bonnes manières qui vont remplacer sans doute toutes les cartes et les guides touristiques … mais pas forcément leur niveau en langues étrangères.